Immergé volontairement en 1996 à proximité de l’Hôtel Méridien, le navire Calédonie Toho II est l’épave la plus facilement accessible aux plongeurs de Nouméa.

Construit en 1972 par Uchida Zasen (Japon), ce palangrier racheté par la Société de pêche Toho S.A.R.L est immatriculé à Nouméa le 31.12.1986 sous le nom de Calédonie Toho II. Il participe à des campagnes de pêche aux thonidés à la longue ligne dans toute la Zone Economique Exclusive (ZEE) de l’archipel néo-calédonien. Abandonné en 1994, il se dégrade dans le port de Nouméa. Une heureuse initiative lui permis une nouvelle vie pour le plus grand bonheur des visiteurs palmés.

Plongée sur l’épave

Notre embarcation longe le tombant du récif Ricaudy jusqu'à la balise jaune matérialisant la réserve marine du même nom. Au sondeur, nous repérons facilement la masse d’acier longue de 45 m, orientée est-ouest. Nous mouillons au vent sur un fond sablonneux, à 22 m. Après notre bascule, nous dégringolons vers la cheminée puis la timonerie. Par de multiples ouvertures nous contemplons un banc compact de minuscules poissons transparents occupant tout l’espace où se déplace nonchalamment une mère loche. Nous pénètrons par une porte latérale ouverte pour ressortir par celle opposée. Nous poursuivons notre exploration vers le pont avant, escortés de carangues, lanternes et loches saumonées. L’absence de panneau nous permet d’investir une cale de congélation puis de visiter le coqueron avant. Après avoir survolé le cabestan, nous arrivons contre la barrière de la proue pour basculer le long de l’étrave. Le navire repose sur le fond, légèrement incliné sur tribord.

Erica redresse le bateau !

Après son pétardage par l’équipe du plongeur professionnel François Levionnois, le palangrier s’est posé complètement sur le flanc tribord. Fait sans précédent, le 14 mars 2003, à la suite du cyclone Erica, le bateau s’est miraculeusement redressé. Le professeur Claude Chauvet explique ce phénomène exceptionnel par la puissance des vagues amplifiée par un violent courant sous-marin. Les éléments déchaînés furent capables de pousser des tonnes de sable jusqu’à la coupée tribord ! Le mât de la timonerie repose à présent sur le fond coté tribord. L’hélice quadripale parfaitement visible autrefois est aujourd’hui sous les sédiments.

Les coffres US véritables laboratoires pour l’UNC

Nous nous éloignons vers l’ouest où, depuis 1945, reposent plusieurs coffres abandonnés par l’US Army. Une faune abondante y prolifère comme ce pouatte. Paré de bandes rouges du plus bel effet, ce lutjan évolue lentement en parfaite confiance au milieu d’un banc d’anchois. Les enseignants chercheurs du LERVEM, dans le cadre de l'université de la Nouvelle Calédonie, ont pu étudier avec leurs élèves tout le processus de colonisation de la vie marine in situ sur les coffres US et surtout sur cette épave devenue un laboratoire providentiel. La visibilité souvent restreinte sur ce site est le seul bémol à cette agréable plongée.