A la suite de la découverte de cette pièce exceptionnelle, une exigence se fait jour dans l’esprit de tous les membres de FDM. Il faut maintenant se livrer aux gestes  habituels : remonter cette énorme pièce à la surface, la transporter à Nouméa, la confier au Musée maritime qui entamera la procédure de traitement adaptée.
La réalité aussi apparaît, les moyens de l’association ne permettent pas de telles opérations. Pour les réaliser, sans évidemment passer par des professionnels, il faudra s’adresser à des organismes susceptibles d’effectuer de tels travaux au titre de l’aide aux associations, de leur soutien à la culture. Les contacts sont pris avec le service des Phares et Balises. Ce service, dépendant de la Direction des Infrastructures de la Topographie et des Transports Terrestres (DITTT) au Gouvernement de la NC, dispose du navire des phares et balises », le Louis Henin. La mission séduit les décideurs. Dans le cadre d’un passage entre l’île d’Ouvéa et le nord de la Grande Terre, le rendez-vous avec le Louis Henin est programmé pour le 2 décembre 2015, au lever du jour, dans la passe de Pouébo ! Les contacts avec le capitaine du bâtiment, Alain BRESIL, permettent de s’accorder sur la technique qui sera utilisée.

Une véritable opération « commando » sur 4 jours est envisagé pour relever cette relique exceptionnelle. Précise dans le projet, elle ne nécessite pas un effectif important. Trois véhicules remorquant deux embarcations couvrent les 500 km qui séparent Nouméa du village de Pouébo. Ils sont quatre plongeurs, un pilote d’embarcation, un cinéaste. Installation dans la zone habituelle, tentes, gonflage, mise à l’eau des bateaux.

Pour bénéficier de peu de vent, la consigne est de partir tôt ! Le premier jour, rapidement sur site, les deux palanquées se succèdent. L’appareil distillatoire est  solidement élingué et un bout « incassable » le relie à une bouée de surface.

La seconde journée commence par la découverte du serpentin et d’autres pièces en bronze et cuivre, toutes faisant partie de la cuisine. L’après-midi est consacrée à préparer les élingues, le vent s’est levé et rend les manœuvres délicates.

Le 2 décembre, malgré une mer forte dans le canal des Loyauté, le Louis Henin embouque la passe de Pouebo pile à l'heure prévue pour le rendez-vous. En quelques minutes, l'équipage remonte par un cabestan les pièces jusqu’à la surface puis avec sa grue les amène sur son pont. Excellente répétition pour un même exercice mais avec cette fois, l’énorme cuisinière. La bouée saisie, le cabestan enroule le câble dans une mer agitée. Tout se passe bien et saisie par la grue, la pièce majeure est posée sur le pont. Dans le vent et la pluie, quelques hourras depuis les embarcations de FDM. Rendez-vous dans une baie à l’abri, congratulations, café, il ne reste plus qu’à démonter et rentrer à Nouméa. Le Louis Henin poursuit sa mission et c’est le 7 décembre qu’il accoste au quai de la zone portuaire de Nouville. L’aide du Port Autonome est bienvenue pour transporter les lourdes pièces (une tonne deux cents…) dans le local où s’effectuera le traitement. La cuisine distillatoire est enfin débarquée à l'abri de l'annexe du Musée maritime, pour y subir au laboratoire un traitement de conservation sous la direction de Marie Arnautou, conservatrice-restauratrice nouvellement en poste.

Le 18 décembre, l’équipage du Louis Henin, accompagnés des cadres des Phares et Balises et du directeur de la Direction des Infrastructures de la Topographie et des Transports Terrestres (DITTT) bénéficient d'une visite guidée de l’exposition « Le secret de la Seine », par Gilbert Castet le président du MMNC.

Gilbert Castet & Pierre Larue