Le 26 juin 1875, l'Isabella, navire charbonnier quitte Newcastel en Nouvelle Galles du Sud en direction de Hong Kong. Il a dix-sept passagers chinois à son bord et seize hommes d'équipage sous les ordres du capitaine Smith.

Le naufrage

C'est à la suite d'une grave erreur de navigation que, le 3 juillet 1875, par grosse mer, le navire heurte le récif aux Chesterfields. Il s'échoue puis coule dans la nuit aux abords de l'îlot Passage. Après la perte d'un canot lors des opérations de sauvetage, l'équipage réussit à se sauver dans la dernière embarcation abandonnant les chinois. Sept d'entre eux parviennent à rejoindre l'îlot du passage. L'équipage regagne l'îlot Avon puis tente de gagner l'Australie en laissant sur place  six marins.

Après douze jours d'une effroyable traversée, les dix hommes sont secourus par la goélette Curambene et débarqués à Bowen le 16 juillet 1875. Aucune opération de secours ne fût organisée à partir de l'Australie vers les Chesterfield. Seule l'information du naufrage fût donnée dans les ports.

Six mois plus tard, sur des îlots éloignés l’un de l’autre, quatre hommes d'équipage et quatre chinois survivaient encore lorsqu'ils furent secourus par la goélette anglaise Laura Lind. Ils avaient survécu, mangeant des coquillages, des œufs et des oiseaux de mer, et buvant l'eau de pluie accumulée dans les cavités rocheuses

La découverte

En avril 2000, profitant d'une mission de surveillance du patrouilleur La Glorieuse dans l'archipel des Chesterfield, quatre plongeurs de Fortunes de Mer ont embarqué pour une prospection à la recherche de l'Isabella. Après avoir épluché les archives de l'époque, une zone est localisée aux abords de l'îlot du Passage. La mer est belle, c'est exceptionnel par ici!

Vers le sud s'étend une bande de récifs desquels émergent quelques bancs de sable. C'est par-là qu'en 1875 le charbonnier a fait naufrage. Malgré deux tentatives de recherche, l'épave n'a jamais été retrouvée. Vers le lieu présumé une bouée est mouillée. Deux Zodiac remorquent chacun un plongeur et s'efforcent d’effectuer des radiales. Opération couronnée de succès en quelques heures : par 6 mètres de fond, les ancres de l'Isabella apparaissent enfin.

Plongée émouvante sur ces vestiges. La chaîne est concrétionnée et l'on retrouve de nombreux tirants en bronze. Dans une vasque de sable, des verres brisés, des petits flacons de parfum, un florin en argent. Le charbon de la cargaison qui s'est mêlé au corail, nous rappelle sa mission première.

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