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Annie Marderos, Muséographe

Annie Marderos a rejoint l'équipe du Musée en août 2010 et nous accompagnera jusqu'à juillet 2011. Annie travaille activement à la conception et à la mise en place de l'exposition permanente à venir. Elle est muséographe depuis 1997, un métier dont elle va nous parler dans l'entretien qui suit.

Annie, comment pourrais-tu définir brièvement en quoi consiste le métier de muséographe ?


La muséographie est la traduction du discours scientifique et des intentions d’un projet dans un espace. C’est à la fois écrire le concept d’exposition et le traduire en articulant des objets, des photographies, des ambiances, des dispositifs audio etc…dans un parcours. La particularité de l’exposition par rapport à un autre support, c’est la possibilité d’être en contact direct avec des objets témoins du passé ou d’une réalité. C’est aussi une déambulation dans un espace. Pour résumé c’est "qu’est-ce qu’on montre, qu’est-ce qu’on dit, et comment".

Quel a été ton parcours pour y parvenir ?

J’ai une formation initiale en sciences politiques, avec un DEA obtenu en 1995 à Sciences Po. Grenoble.Le métier de muséographe, je l’ai découvert grâce à une opportunité qui s’est présentée au Musée Dauphinois à Grenoble. Cela a été la découverte pour moi du métier idéal. Il contient à la fois du scientifique, à la fois de l’artistique, à la fois de la gestion de projet, et le tout au service de l’humain.

Tu as cité le Musée Dauphinois à Grenoble peux-tu nous en parler? Quelles ont été tes autres missions?

Oui. J’ai eu la chance de travailler avec Jean Claude Duclos, conservateur en chef du Musée Dauphinois, sur 2 des grandes expositions qui ont été réalisées au Musée sur les thématiques liées aux différentes communautés. Le Musée dauphinois est  un musée de référence pour la mise en exposition des identités. J’ai travaillé également au Musée de la Résistance et de la déportation de l’Isère, en tant que chargée de la communication et des publics. Puis je suis "montée à Paris" comme on dit, et là j’ai effectué une mission à la Direction des Musées de France puis une autre dans une société de production audiovisuelle. Là s’est offert à moi, à la faveur d’un remplacement de congé maternité de la conservatrice, l’opportunité d’assurer la direction par intérim du Musée des Douanes à  Bordeaux. En 2002 j’ai rejoint l’équipe de Michel Côté au Musée des Confluences à Lyon où j’ai occupé la fonction de chef de projet ‘’exposition’’. Fonction que j’ai également occupée au Musée Gadagne à Lyon. Je pourrais parler aussi de la mission à l’Observatoire des politiques culturelles mais ça va peut-être faire long, non ?

Oui peut être, ce sera pour une autre fois alors! Tu es donc avec nous depuis 5 mois, quelle est ta mission au Musée de l’Histoire maritime ?

Ma mission a consisté dans un premier temps à définir l’angle d’approche du projet. Regarder l’existant, identifier les attentes et proposer une première synthèse et les premières orientations muséographiques de la future exposition. En lien bien sûr avec la direction du Musée, le Bureau , le Comité scientifique et l’équipe. Ensuite il a fallu rédiger le cahier des charges pour constituer l’équipe ‘’scénographie’’.

Qu'est ce qu'une équipe "scénographie" ?

C’est un parti pris du projet d’avoir constitué une équipe scénographie pluridisciplinaire, composée d’architectes, d’un scénographe-pilote, d’un éclairagiste, d’un socleur, d’un chef décorateur, d’un designer sonore, d’un spécialiste des jeux et manipulations pour enfants  et d’une équipe de graphistes. La scénographie c’est ce qui donne l’ossature concrète pourrait on dire, et la chair de l’exposition. Et c’est une volonté forte de la part de Valérie Vattier et de moi-même de créer une véritable synergie de compétences et d’équipe (externe et interne).

Et ensuite donc ?

Ensuite, pour prendre une image, avant de s’installer dans une nouvelle maison, il faut s’assurer que le terrain soit constructible, poser des fondations pérennes, monter des murs solides,  on travaille quand même sur du long terme c’est une exposition permanente qui va vivre sa vie et rencontrer les publics sur plusieurs années. C’est toute une partie invisible du projet donc  mais néanmoins essentiel  que celle de poser le cadre budgétaire, le cadre juridique, le cadre organisationnel. Aujourd’hui ce cadre est posé, un premier choix d’objets des collections à présenter a été arrêté. Le principe d’organisation des différents espaces thématiques a été défini.

Peut-on connaitre ces différents espaces thématiques ?

Bien sûr. Ce principe s’appuie sur le fil conducteur de la nouvelle exposition permanente, «  relier-être relié ».  Il y aura 6 modules thématiques, qui croisent les disciplines scientifiques, et des espaces annexes, par exemple un espace « Portraits et témoignages ».  Les grands courants migratoires et les types d’embarcation associés, l’ensemble des liaisons maritimes à l’échelle de l’archipel, la sécurité en mer, les voyages d’explorations du XVIIIème siècle, les ressources du Pacifique, les différentes dynamiques qui ont animées le Pacifique, l’Europe et le Monde ( colonisation française, la présence américaine, les enjeux contemporains), toutes ces thématiques abordées sous l’angle maritime donnent aussi des clefs de compréhension de toute l’histoire de la Nouvelle-Calédonie.

Annie tu viens de métropole, comment t’es-tu intégrée à ton nouvel environnement, la Nouvelle-Calédonie ?

J’avais un attachement de cœur et un intérêt pour ce pays depuis mon époque lycéenne et étudiante. Aujourd’hui je peux dire que je ressens l’énergie de cette terre et cette volonté de tous les hommes et les femmes qui l’habitent de construire quelque chose de beau et de juste ensemble.

Tu es à mi-parcours de ta mission pour le musée, est ce que tu as des projets pour la suite ?

Oui, l’horizon est ouvert à 360°, pour l’heure, je suis au temps présent et je reste à l’écoute des opportunités qui ne manqueront pas de se présenter.

Merci Annie pour cet entretien.