MeurtresurIphigenieEscapeGameExposition permanenteMoniqueBannière principaleMission BonbonsAventure sous la mer

Pour célébrer la Journée Internationale des droits de la Femme, Amandine, co-gérante du magasin Speed Marine à Nouville, a accepté de nous recevoir pour nous parler de sa passion. Très dynamique dans le milieu maritime, elle est aussi la vice-présidente du Cluster maritime de Nouvelle-Calédonie et fait partie des Elles du lagon, collectif qui vise à agir ensemble pour promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes dans le secteur maritime.

Peux-tu nous en dire plus sur ton travail au sein de Speed Marine ?

Speed Marine est un magasin spécialisé dans la vente d'équipements maritime et industriel. Nous possédons également une station de révision de matériel de sécurité. Nous travaillons aussi bien avec les professionnels que les particuliers. J’ai démarré il y a une dizaine d’années en tant que commerciale, ensuite je suis passée par un peu tous les postes ce qui m’a permis de monter en compétences. J’ai pris la gérance et la direction il y a environ 4 ans. Mon rôle est de superviser tous les secteurs de l'entreprise.

Comment t’est venu ce désir de travailler dans le maritime ?

J’ai grandi en Guadeloupe et j’ai toujours aimé la mer. J’ai fait mes études en métropole, avant de rejoindre mon frère en Nouvelle-Calédonie en 2004. A la base, j’ai un brevet d’état d’équitation ! Mais comme je souhaitais changer de métier, je me suis orientée vers une carrière commerciale. Mon parcours sportif a clairement été un atout pour me lancer dans cette nouvelle voie !  

Est-ce qu’il t’arrive de mettre les mains dans la mécanique ou dans la maintenance des bateaux ?

Pas la mécanique car nous ne faisons pas de mécanique, mais tout ce qui est réparation et peinture, oui ! Notre direction est très dynamique pour nous former, j’ai eu la possibilité d’aller chez nos fabricants et fournisseurs en Europe et même en Chine !

Le nautisme étant un milieu très masculin, comment as-tu été acceptée ?

Plutôt bien ! Oui c’est très masculin mais j’ai vraiment été bien accueillie, voire parfois épaulée par les anciens, des hommes donc, parce qu’ils étaient contents de voir une femme à ce poste. Certes, il peut y avoir encore quelques comportements misogynes mais mon expérience est plutôt positive. Il faut bien évidemment faire sa place, montrer que l’on sait de quoi on parle.

Qu’est-ce qui te plaît dans ce métier ?

La diversité dans tous les domaines ! Nous travaillons aussi bien avec le particulier, l’artisan ou les grandes entreprises. Nous proposons plus de 7500 références de produits dans plus de 10 secteurs différents alors nous avons l'occasion d'avoir des demandes très variées. J'ai donc eu l'occasion d'aller sur des sites miniers comme Tiebaghi, Kouaua, Népoui...Il m'est arrivé de descendre dans les cales de bateaux pour bien comprendre les problèmes de nos clients, pouvoir les exposer à nos partenaires, des ingénieurs ou techniciens, qui vont pouvoir nous trouver les solutions. On apprend, on s'adapte. Comme la Nouvelle-Calédonie est loin de tout, nous apprenons à être débrouillards. Ici, les gens ont souvent de bonnes petites astuces.

As-tu une anecdote ou un souvenir à partager  ?

En tant que femme, mon plus beau succès est d’avoir réussi à faire fonctionner une équipe d’hommes. Certains avaient plus d’ancienneté que moi mais pas les mêmes compétences. Ce fut vraiment une très belle histoire pour moi. Au bout d’un an, lorsque j’ai mené mes premiers entretiens annuels, j’ai eu beaucoup de remarques très positives de mon équipe qui au début doutait de ma capacité à y arriver.

Combien êtes-vous actuellement ?

Aujourd’hui nous sommes une dizaine de salariés, avec un noyau d’anciens et nous sommes très proches, l’ambiance est familiale. Je suis la seule femme au niveau du magasin, mais nous avons également une acheteuse et une comptable qui ne vont pas sur le terrain.

C’est sûr que dans notre domaine, cela manque cruellement de femmes de terrain. Pour moi, les jeunes ne connaissent pas tous les métiers qui existent autour du domaine maritime. Nous avons même du mal à recruter localement et nous sommes parfois obligés de choisir dans un réservoir extérieur. Ce qui représente un risque pour une société car nous ne savons pas si la personne va se plaire ici. D’ailleurs, avec le Cluster maritime de Nouvelle-Calédonie, nous sommes en train de créer une synergie avec le Vice-rectorat pour intéresser les jeunes aux métiers liés à la mer. Car la mer, ce n’est pas juste aller pêcher ou se baigner. Il y a plein de métiers autour qui sont intéressants, y compris pour les femmes !

AL