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A l’occasion de la Journée internationale des droits de la Femme, nous vous proposons de découvrir deux jeunes femmes qui ont fait un choix audacieux et courageux.  Olivia et Martha, 22 et 23 ans, originaires de l’île Ouen et Ponerihouen sont les nouvelles recrues à bord de la frégate de surveillance Vendémiaire. Avec l’aide du Commandant Auger-Ottavi et de son équipage, que nous remercions chaleureusement, nous avons pu recueillir leur témoignage à bord.

Depuis combien de temps êtes-vous à bord de la frégate Vendémiaire ?

A l’issue de notre CFM (cours de formation matelot) sur la base navale de Nouméa, nous avons reçu notre première affectation à bord d’un bâtiment embarqué. C’est ainsi que nous sommes arrivées toutes les deux à la toute fin du mois de novembre 2022 sur la frégate de surveillance Vendémiaire.

Vous êtes actuellement en Nouvelle-Zélande, pour quelles raisons et pour combien de temps ?

Le Vendémiaire va rester en arrêt technique majeur (ATM) pendant 3 mois et demi dans le port de la base navale de Devonport (Auckland). Cela va être l’occasion de réviser toutes les installations du bord, de faire des travaux, de peindre des locaux que l‘on ne peut pas traiter le reste du temps comme la cuisine qui produit tous les jours des repas.

Quelles sont vos missions à bord ?

Nous sommes maîtres d’hôtel pour le carré des officiers mariniers et officiers mariniers supérieurs. Il s’agit de leur lieu de vie et de prise des repas et nous sommes chargées d’y mettre la table, faire le service, et entretenir les locaux tout en aidant les cuisiniers à la préparation des repas. A côté de cela, nous sommes en train de finir une formation de gradé coupé qui comprend une formation à la protection du bâtiment à travers le maniement des armes et une formation sécurité pour exercer le rôle de pompier. Nous avons maintenant les qualifications et compétences pour être déployées en cas de sinistre à bord (feu, voie d’eau, …).

Nous avons aussi des rôles qui nous ont été attribués pour des situations particulières : nous sommes équipières en plage arrière lors des manœuvres, mais aussi brancardières dans d’autres organisations du bord.

Dans quel cadre avez-vous été recrutées ?

Olivia : Ma cousine travaillait sur le Vendémiaire qu’elle a quitté en septembre. C’est elle qui m’a conseillée et convaincue. Elle m’a ensuite aidée pour déposer ma candidature au CIRFA, centre d’information et de recrutement des armées qui guide les candidats et examine les candidatures pour choisir les futurs marins.

Martha : J’ai actuellement un contrat d’emploi local d’une durée de 2 ans. J’ai découvert la Marine nationale lors de mon passage au régiment du service militaire adapté de Nouvelle-Calédonie (RSMA) durant une présentation des différents corps d’armée et ai décidé de postuler.

Est-ce une volonté de votre part d’avoir une expérience dans la Marine nationale ?

Olivia : Oui. Ayant grandi sur une île, j’aime beaucoup la mer et la Marine est une bonne opportunité pour moi de naviguer et découvrir d’autres horizons.

Martha : Oui. Après avoir découvert l’armée de Terre avec le RSMA-NC, j’avais envie d’explorer d’autres choses et notamment de voyager dans d’autres pays, d’où la Marine.

Quelles études ou quel parcours avez-vous suivi ?

Olivia : J’ai obtenu un bac ASSP (accompagnement, soins et service à la personne) puis j’ai travaillé dans la restauration et le reboisement avant de commencer ce contrat local de 2 ans.

Martha : J’ai fait un bac professionnel en ressource/management puis j’ai travaillé dans le civil et notamment dans la restauration (commis, serveuse, …). C’est ensuite que j’ai postulé au service militaire adapté avant de rejoindre la Marine. J’avais envie de travailler dans les ressources humaines ou en cuisine, c’est ce que je fais aujourd’hui. Après avoir découvert d’autres postes sur le bateau, je me verrais bien travailler à terme dans la logistique et la gestion du matériel.

Le milieu de la Marine est un milieu traditionnellement masculin. Il fut un temps, pas si lointain, où les femmes étaient exclues du bord, par interdit ou par superstition. Comment avez-vous été acceptée en tant que femme ? Y-a-t-il d’autres femmes embarquées à bord ?

Olivia : J’ai trouvé que l’intégration au groupe a été très simple à mon arrivée et je n’ai pas senti de différence quelconque au sein de l’équipage dû au fait que je sois une femme. Tous les membres de la cafétéria (le lieu de vie des équipages) ont été très accueillants et bienveillants à notre égard. Parmi les 90 membres d’équipage, une quinzaine sont des femmes dont les grades vont d’officier à matelot tels que nous.

Martha : L’intégration à l’équipage et à notre groupement s’est très bien passée. C’est vrai qu’en Nouvelle-Calédonie, il y a moins de femmes de mon âge qui s’engagent dans la Marine que dans l’armée de Terre ou l’armée de l’Air et c’est vraiment dommage. L’ambiance que l’on trouve sur le bateau me plaît vraiment et j’espère la retrouver plus tard sur d’autres bateaux métropolitains.

Que retiendrez-vous de votre expérience à bord ?

Olivia : Ce qui m’a surtout marquée à mon arrivée à bord est l’ambiance qui y règne. Entrer dans la Marine et travailler sur un bâtiment, c’est un peu comme avoir une deuxième famille : 

l’entraide est très présente et il y aura toujours quelqu’un pour nous aider et nous soutenir s’il y a besoin.

Martha : Ce qui m’a marquée dans la Marine c’est le fort esprit de cohésion qui existe au sein de l’équipage qui est d’autant plus renforcé par la promiscuité dans laquelle on vit en mer. Et puis il y a la ponctualité aussi.

Souhaiteriez-vous vous engager dans la Marine nationale ? Si oui pourquoi ?

Olivia : Ces quelques mois m’ont convaincue que je souhaitais rester dans la Marine. A l’issue de mon contrat, j’aimerais continuer dans l’institution et découvrir de nouvelles spécialités (notamment manœuvre), ce qui nécessite que je parte me former en métropole.

Martha : Je souhaite en effet m’engager dans la Marine nationale et j’encourage tous les jeunes intéressés de mon âge à en faire autant. J’espère pouvoir évoluer dans mes fonctions et me former en métropole pour réembarquer sur d’autres bâtiments et découvrir d’autres pays.

Merci Olivia et Martha pour votre témoignage !

  

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