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Portraits et Témoignages

Cette rubrique vous offre un choix de témoignages ou de portraits audio de personnages contemporains
de Nouvelle-Calédonie racontant leur histoire et leur vécu sur un sujet maritime.
Pour plus de clarté,  vous pouvez écouter les témoignages tout en les lisant.
Cet espace est évolutif et sera progressivement alimenté par de nouveaux récits.

Juillet 2011….

Je suis retraité et depuis l’ouverture du musée, depuis plus de 10 ans,  je suis le secrétaire du bureau du Musée. Ce qui fait que j’ai vu le musée démarrer, les premières expositions qui ont été faites. On a participé aussi à certains évènements particuliers et la Monique en faisait partie parce qu’en 2003, c’était le 50ème anniversaire de sa disparition.

Dans l’histoire de la Monique, ce qui m’a vraiment touché, c’est le contact avec les gens, avec les familles, non seulement des familles de disparus mais aussi des témoins qui ont participé par exemple aux recherches aériennes.

J’ai rencontré des personnes âgées, par exemple Monsieur de Casabianca qui était pilote ; il avait un avion qui s’appelait le Norécrin. J’ai rencontré également d’autres personnes aussi bien de brousse que des îles Loyauté qui m’ont toutes raconté leurs histoires.

C’est surtout ce contact avec tous ces gens, et qui a été poursuivi ensuite avec les recherches que nous avons faites en mer pour retrouver la Monique et aussi avec la réalisation du film pour Thalassa et du film de France O. J’étais amené à me déplacer avec l’équipe de tournage, on a eu des rencontres très émouvantes avec les familles de disparus et également avec des personnes âgées. J’ai un souvenir de cette rencontre qu’on a eu à Lifou à Luecila avec l’association des personnes âgées qui étaient toutes réunies dans une même salle où finalement les questions et les réponses fusaient.

Ce qui m’a marqué, c’est surtout le souvenir qu’ont les familles de ce drame. Je pense surtout aux familles mélanésiennes, elles étaient les plus nombreuses. Les familles européennes ont été touchées aussi. Les enfants, les petits enfants se rappellent encore de ce drame. Dans les écoles, les instituteurs, les enseignants en ont parlé avec leurs élèves et eux aussi recueillent des témoignages.

Moi ce qui m’a frappé, et là tout le monde n’est pas forcément du même avis, c’est qu’il y a quand même un désir de savoir ce qui a pu arriver pour que les familles fassent enfin leur deuil. Parce que ce deuil n’a jamais été fait officiellement. Je rappelle que lorsque le drame est arrivé, un mois après, il y avait le 24 septembre 1953. C’était donc le centenaire de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France. Et toutes les manifestations ont complètement occulté le deuil qui normalement aurait dû être réalisé.