Août 2011…
Je suis pilote à la retraite, après avoir navigué quelques années au « Nickel ». Ensuite au début de ma retraite, j’ai eu la chance d’occuper le poste de président du conseil d’administration du Port autonome pendant 6 ou 7 ans.
Le pilotage c’est une aide à la navigation, c’est une aide au commandant de navire. Le pilote embarque à l’extérieur du grand récif, il suit diverses routes intérieures, soit jusqu’à un mouillage dans les ports qui chargent le nickel, soit jusqu’à un quai comme à Nouméa.
Le pilote est un conseiller. Le commandant n’est pas tenu de suivre ses conseils mais dans la pratique, le pilote donne ses ordres directement comme s’il était le patron.
Le pilotage en Nouvelle Calédonie représente toute l’île. C’est probablement un des pilotages les plus longs du monde puisque il y a plus de 400 milles marin de routes à connaître, au moins une vingtaine de passes fréquentées plus au moins usuellement en dehors de Nouméa.
Nouméa est desservie par trois, voire quatre passes. Une des difficultés pour apprendre, c’est que toutes les passes ont pratiquement la même orientation, c’est-à-dire qu’elles sont perpendiculaires à la Grande Terre mais ça varie de quelques degrés, donc on a une quantité de passes à voir qui varie de l’une à l’autre de simplement 1, 2 ou 3 degrés.
C’est un métier formidable surtout pour celui qui le pratique, peut-être pas pour sa famille, parce qu’on n’est pas souvent là. On travaille à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, il n’y a aucun horaire.
Mais c’est un métier fantastique, on se fatigue beaucoup mais on y prend beaucoup de plaisir. On est un peu son propre patron, on peut passer des heures à rêver. Pas trop quand même… parce qu’il y a des changements de routes de temps en temps ! Mais le canal Woodin un jour de pleine lune, c’est magnifique.