Jeudi 27 octobre 2022 à 18h
Conférence de Raymond Proner, membre du musée maritime de Nouvelle-Calédonie, entrée libre dans la limite des places disponibles, durée env 1h.
En pénétrant dans l’espace central du musée maritime, une pièce énorme attire le regard. Faites de bois, de cuivre et de bronze, posée verticalement sur le sol, sa partie supérieure se perd dans la charpente du toit.
Cet objet, connu des initiés, est un safran et pas n’importe lequel, celui du Roanoke, le plus grand voilier en bois de son temps. Elément de l’appareil à gouverner sur un navire, il s’oriente dans la direction que lui imprime le marin qui tourne la barre à roue, suivant les instructions du capitaine.
Au travers de cet objet exceptionnel, le musée vous invite à découvrir la riche histoire du Roanoke, de son lancement à Bath dans le Maine aux Etats-Unis en 1892 jusqu’à son incendie en août 1905 en baie de Néhoué non loin de Koumac. Navire de commerce aux dimensions impressionnantes, il a la réputation d’être « un bon marcheur ». Pendant 13 ans, il parcourt tous les océans du globe et connait de nombreuses « fortunes de mer ».
Mais la vie à bord des grands voiliers de cette époque n’est pas facile. Aux pénibles et dangereuses conditions de navigation dans le mauvais temps, qu’aggrave le froid dans les hautes latitudes, s’ajoute souvent une discipline de fer dont les chants de marins ont gardé la trace «…les forçats de Cayenne sont plus heureux que nous… » chantent-ils pendant les manœuvres. Que s’est-il donc passé à bord du Roanoke le 9 août 1905 en fin d’après-midi ? Comment le feu a-t-il pris dans le poste d’équipage ? Un accident ? Pas si sûr…
Jeudi 13 octobre 2022 à 18h, conférence d’Yves Lefèvre. Dans la limite des places disponibles, durée env 1h
Dès la moitié du XIXe et jusqu’au début du XXe siècle, la Nouvelle-Calédonie est desservie par de nombreux navires de commerce à voile, dont beaucoup ont fini brisés sur notre grand récif.
Au sein de cette armada, le cinq-mâts France II suscite un intérêt particulier. Lancé en 1911 par l’armateur Prentout de Rouen, il est le plus grand voilier du monde. Destiné au transport de minerai entre l’Ecosse et la Nouvelle-Calédonie, il effectue cinq voyages vers Thio, les cales pleines de charbon destiné à alimenter les fours de la société Le Nickel. Il en repart avec une cargaison de nickel pour approvisionner l’Europe de ce métal recherché.
Au cours des deux premiers voyages, Lucien Lefèvre, assure les fonctions de commandant en second. Il a été recruté par l’armateur pour ses grandes compétences - il franchira 14 fois le Cap Horn - mais aussi pour sa parfaite connaissance des côtes de Nouvelle-Calédonie. Arrivé en 1900 pour la première fois sur l’île, il épouse Jeanne Giraud, une jeune fille de Thio, village où il s’établira jusque dans les années 1930.
En 1914, Lucien Lefèvre est mobilisé pour convoyer le Tayo, premier remorqueur à vapeur destiné à la Nouvelle-Calédonie. En juillet 1922, hasard de l’histoire, alors qu’il commande à nouveau ce navire, il est le premier à se rendre sur le grand récif de Teremba où vient de s’échouer le France II.
En parallèle de l’exposition « France II, le destin brisé du plus grand voilier du monde », Yves Lefèvre, petit-fils de Lucien Lefèvre, propose de vous raconter, au travers de l’histoire de son aïeul, l’épopée tragique de ce géant des mers qui signe la fin de la suprématie de la marine à voile sur les mers du globe.
Jeudi 29 septembre 2022 à 18h, entrée libre
Conférence de Michel Lardy, géophysicien
Les deux îles de Matthew et Hunter perdues à plus de 500 km de la Nouvelle-Calédonie sont des sommets de volcans immergés nés à la frontière des plaques australienne et pacifique. Ils sont situés à l’extrême sud de l’arc insulaire des Nouvelles Hébrides qui s’étend au nord du Vanuatu jusqu’à l’île volcanique de Tinakula (archipel des Salomon) et s’intègrent dans la ceinture de feu du Pacifique.
Ce n’est qu’à la fin du XVIIIème siècle que des navigateurs européens ont découvert ces îlots et Matthews’s Rock figure sur une première carte établie en 1791.
Trois expéditions scientifiques, des navires marchands et une douzaine de baleiniers ont approché ces îles au XIXème siècle. Quelques cartes, dessins, journaux de bord et rapports de voyages permettent de reconstituer une histoire éruptive succincte depuis leur découverte.
Sur le plan de la souveraineté, les deux îles sont régulièrement revendiquées par le Vanuatu depuis l’indépendance de l’archipel en 1980.
Michel Lardy, qui a réalisé de nombreuses missions pour l’Institut de Recherche et Développement (IRD) et a séjourné sur ces deux îles, se propose de vous faire découvrir l’histoire d’Hunter et de Matthew depuis…. 234 années !
Jeudi 11 août 2022 à 18h, entrée libre
Le problème de la longitude est l’une des questions scientifiques majeures du siècle des Lumières.
En effet pour calculer la longitude d’un point donné, il faut pouvoir embarquer à bord d’un navire une horloge, réglée sur l’heure du méridien d’origine, pour la comparer à l’heure locale. Mais encore faut-il que cette horloge ne se dérègle pas malgré l’humidité, l’air salin, l’agitation de la mer et les vibrations du navire !
Une compétition internationale vive s’engage pour trouver la réponse, notamment entre l’Angleterre et la France. La solution viendra de Grande-Bretagne. Après la perte d’une de ses flottes sur les îles Scilly, au sud de l’Angleterre, le Parlement britannique, dans son Décret de Longitude de 1714, propose une récompense de 20 000 livres à qui trouverait une méthode capable de déterminer la longitude en mer. Le défi aussi bien intellectuel que matériel est lancé.
En 1760, l’horloger anglais John Harrison, un génie de la mécanique, est celui qui ouvre la voie de la science du chronomètre de précision portable. Il consacre sa vie à ce projet et réussit là où Newton craignait que ce fut impossible. Il invente une horloge qui donne l’heure réelle depuis le port de départ, jusqu’à n’importe quel point éloigné du monde.
Quelques années plus tard, l’explorateur anglais James Cook embarquera une réplique de ses horloges lors de son 2nd voyage de circumnavigation (1772-1775).
Lluis Bernabé vous invite à explorer cette quête passionnante du temps !
Captation de la conférence par la chaine TV Caledonia, en visionnement sur
Conférence de Christiane Terrier, docteure en Histoire
Jeudi 12 mai à 18h, entrée libre dans la limite des places disponibles (durée env.1h)
Alors que de nombreux ports, incluant celui de Nouméa, sont actuellement durement affectés par l’interruption du tourisme de croisière - due à la pandémie mondiale de la Covid - on ignore bien trop souvent les effets dramatiques de la Guerre du Pacifique sur cette activité.
L’offensive japonaise, qui débute en décembre 1941, vient interrompre plusieurs décennies d’accroissement régulier du nombre de croisiéristes.
D’Hawaï à Tahiti, en passant par l’Australie et la Nouvelle-Calédonie, ce type de tourisme commence, au XIXème siècle, par quelques voyageurs fortunés se déplaçant par leurs propres moyens ou utilisant les lignes maritimes existantes.
Puis, à la veille du second conflit mondial, leur succèdent des croisières régulières progressivement destinées au plus grand nombre.
Christiane Terrier souhaite vous embarquer pour une remontée dans le temps et vous faire découvrir cet épisode méconnu de l’histoire du Pacifique et de la Nouvelle-Calédonie.